La Poissonnerie 2014

samedi 4 janvier 2014 - je classe par ordre alphabétique ma petite collection de 33 tours : Can, the Cars, the Chairs, Cream, les Dolipranes, Gong, the Gun, the Jam, the Lyres, the Milkshakes, Television… Et je m’aperçois que les groupes qui ont choisi pour nom un objet inanimé ne sont pas légion, cherchez, si vous avez un moment, parmi vos disques, cds ou blue rays, qu’ils soient pop, rock ou techno et faîtes-moi part de vos recherches par mail ou texto, par simple curiosité… Mon intention est-elle de démontrer que la musique est habitée ipso facto, qu’elle a son âme propre et que les groupes de musique populaire choisissent plutôt de se définir par le truchement d’un concept abstrait (Midlake ou King Crimson) ou au contraire par un vocable bien concret voire trivial (the Clash ou the Cramps) ? Je me pose la question, cela ne va pas plus loin et je vous la pose aussi, du coup…
Tout ça pour parler de l’exposition à La Poissonnerie de Robert Billsky Bilbil, photographe et musicien, dans laquelle l’artiste marseillais expose 35 photographies noir et blanc (tirages au charbon sur papier baryté) – dont 3 grands formats (tirages au charbon contrecollés sur aluminium).
La nouvelle exposition de R. Bilbil, objets inanimés avez-vous donc une âme… ? répond à cette double question poétique et théologique. Un vulgaire croque monsieur s’anime et se transforme devant nos yeux, le tube cathodique d’un écran irradie les pupilles d’un spectateur chauve (un moine assurément), une pastèque éclatée révèle une drôle de géographie, un banal pot de fleur prend une pose bouddhiste, de la pacotille de bazar tient la dragée haute à de vrais diamants, un étui à cigare made in Russia se transmute en sarcophage de l’apocalypse, un bol de chocolat personnifie la grâce suprême, l’eucharistie… Ite missa est, j’en ai déjà trop dit.

De Lamartine à Lux Interior…Faut voir ces photos pour le croire !

Bon, j’ai un peu mal à la tête, là, je vais prendre illico, un Doliprane®…

Terry Den - 2014

http://billsky.free.fr
http://billsky.tumblr.com

Skunkdog, peintre punk

Skunkdog, artiste autodidacte, est né à Marseille en 1968. Il vit et travaille à Marseille. Lauréat du Design Tour 2013 en collaboration avec la designer Marine Peyre pour le New Hotel of Marseille – décembre 2013.
New York – 2005 : David Negri, fait une  rencontre qui se révélera décisive. Jerry Foust l’accueille à la ‘Green House Gallery’ et l'initie au mouvement Jungle, un groupe d’une trentaine d’artistes dont fait partie Johnny Levalley.
De retour à Marseille, David définit son style - le punk art – et devient Skunkdog.

 …parce que les seules personnes qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la démence de vivre, la démence de discourir, la démence d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller ni sortir un lieu commun mais qui brûlent, qui brûlent, pareils aux fabuleux feux jaunes des chandelles romaines explosant comme des poêles à frire à travers les étoiles et, au milieu, on voit éclater le bleu du pétard central et chacun fait: "Aaaah!" , écrivait Jack Kerouac (Sur la route –1957).

Skunkdog récupère et recycle : palettes, portes, volets... Il mélange acrylique, huile, encre de chine et craie. Sur ses toiles, l’énergie brute et improvisée, la fureur carburant à la testostérone, le fun des couleurs et des drippings, la vibration des graffs, la signature auto promotionnelle et fraternelle, son ‘casse-la baraque-ou-casse-toi’, pourraient évoquer, pêle-mêle ou tour à tour, les éructations convulsives de Jerry Lott a.k.a. The Phantom sur ‘Love me’ en 1958, les pourings ‘never mind the bollocks’  de Jackson Pollock justement, le piano de Cecil Taylor sur Indent en 1973, les  graffiti expressionnistes  de Jean-Michel Basquiat… Punk. Et bien, Action ! Now !

I like the druggy downtown kids who spray paint walls and trains
I like their lack of training, their primitive technique
I think sometimes it hurts you when you stay too long in school
I think sometimes it hurts you when you're afraid to be called a fool…
‘The trouble with classicists’

Songs for Drella - Lou Reed / John Cale 1990

Terry Den – 25 janvier 2014

David Scher, peintre, musicien et poète new-yorkais, résidant à Marseille depuis trois années, propose une nouvelle série de dessins à La Poissonnerie avant de rentrer au pays très bientôt. Ohé du bateau !

D’abord, comment traduire unswerving dodge ? C’est quoi ? Une esquive imparable ? Une combine à toute épreuve ? David Scher répond sans ambiguïté : c’est une Dodge qui file tout droit et que rien ne peut arrêter… Dodge, c’est du solide, la marque a crée ses premiers 4x4 et 6x6 pendant la seconde guerre mondiale…
 
Et pourquoi super u and me ?
J’aime Super U (son atelier est situé à proximité). Et sans ironie de ma part, je préfère aller à Super U plutôt qu’aller au théâtre, au musée ou au cinéma. C’est Marseille. Je préfère voir la vraie vie plutôt que regarder le produit d’un artiste, comme un musicien qui préfèrerait le silence. Super U, on y croise la solitude, les différentes communautés, ça sent la fatigue, l’amour, l’appétit. Des VISAGES !
Il y a un gars qui porte la même veste sale rayée rouge et noire depuis 3 ans, son pantalon est luisant de crasse, on dirait qu’il ne s’est pas changé depuis sa dernière sortie en boîte dans les années 70. Il a un casier métallique et achète 4 bouteilles de vin, rien d’autre. Il y a ce type habillé en chasseur qui se pavane comme s’il était sur scène, qui porte ses cartons de victuailles sur les épaules en faisant des flexions et qui marche comme s’il montait la garde, Super U est son camp de base. Il y a les vieilles dames qui se sont pomponnées pour faire leurs courses, les employés à la sécurité qui font sentir leur vigilance et  des annonces musicales à faire pâlir de jalousie Brian Eno …. Et c’est pour les mêmes raisons que j’aime les transports en commun, le bus, le métro, la plage, les visages et les corps.

Okay, I dig it !
Terry Den – mars 2014

Fondé en 2007 et animé par Xavier Vanlaere, le collectif P.P.I.M. propose à La Poissonnerie le 5ème volet du projet Hors-Série.

Loin des images sensationnelles et spectaculaires, c’est dans l’environnement urbain, le quotidien et l’ordinaire qu’ils puisent leur écriture photographique. Passionnés du grain d’argent noir et blanc et artisans de la prise de vue, ils s’immergent dans la ville blanche et bleue pour fixer au labo impressions, rencontres  et expériences.

À travers son objectif, chaque photographe segmente, sélectionne, compose, et livre au final une interprétation photographique très personnelle. Ces fragments individuels, ces apports réciproques, faits de spécificités et de différences, à la manière d’un kaléidoscope, se juxtaposent, s’imbriquent, pour produire un ensemble cohérent…

Brigitte Pantat
Patricia Servitto
Daniel Roch
Naceira Yezza
Siham Rakik
Eric Hervy
Kheira Medaffeur
José Garcia
Aicha Mohand
Xavier Vanlaere

Ouvrages du collectif disponibles à La Poissonnerie :

Marseille Les Passants – Collectif Hors Série (photographies) Fabienne Gay Jacob Vidal (texte) – Collection Portrait de Ville – Édité par Topolino pour CAMaYEUX – 2010 (6 €)

Un jour gris Pluie – Collectif Hors Série (photographies) Aicha Mohand, Stéphane Morelli et Xavier Vanlaere (texte) – Édité par Topolino Collection dirigée par Martine Montegrandi – 2013 (10 €).

Né à Lille de parents photographes, Xavier Vanlaere est immergé dès sa plus tendre enfance dans le bain photographique. À l’âge de 17 ans,  il acquiert son premier FM2 et parcourt inlassablement la ville à la recherche d’instants de poésie urbaine.
Depuis, sa démarche est celle d’un auteur. S’il travaille sur des thématiques ou des commandes, il photographie aussi sans sujet de prédilection, pour le pouvoir émotionnel et la force symbolique des images. Sensible à la lumière et à ses multiples nuances, à la matière et aux instants,  il fixe ses impressions visuelles pour garder et  regarder.  Ses travaux photographiques renvoient à la fragilité et l’impermanence des choses.
 Xavier Vanlaere vit et travaille dans le sud de la France. Il anime des ateliers de photographie à Marseille.

La Poissonnerie présente jusqu'au 30 juillet

Guillaume Sport Lukce et Antonin Fisherman

Étudiants en fin d'études dans leur école d'art respective - l'un à Bruxelles, l'autre à Lyon – Guillaume Sport Lukce & Antonin Fisherman reviennent un an plus tard à La Poissonnerie, clôturer la saison avec l’installation 'Don't miss this great business opportunity'.

Guillaume SL montre les dessins réalisés en direct pendant son travail téléphonique pour une société de marketing à Bruxelles. Les légendes qui les soulignent sont parfois issues des échanges avec ses interlocuteurs, parfois non... une courte vidéo en plan fixe, mais non dénuée d’humour, explicitant le processus. Une centaine de dessins épinglés au mur... et réunis dans 'travail', un ouvrage - qui compile la totalité de ses travaux pendant cette période d’outil de production - relié et cousu à la main (4 exemplaires)
Guillaume montre aussi l'affiche 'salaire' gravée - en sautant de façon régulière et obstinée sur le papier et la matrice réunis - au son des classiques du steady beat jamaïcain. Pakito Bolino, Rabelais…why not.

Antonin a installé une structure qui supporte horizontalement trois portières de Peugeot 409 récupérées dans une casse automobile sur lesquelles il a gravé une phrase relative à l'événement tragique qui a changé sa vie... On pense à Bacquié mais c'est Antonin... Trois photographies en noir et blanc énigmatiques et aquatiques - grands formats tirés sur aluminium - dévoilent sa passion (il  y consacre une partie de ses séjours à Marseille) pour la pêche, les poissons, la façon de les cuisiner et de les consommer... vision intime.

Guillaume & Antonin présentent le n°1 du magazine PSHIT - le n° zéro étant paru l'été dernier - un opus collectif réunissant le talent de 20 jeunes artistes, graphistes, écrivains dans leurs twenties...

Latest : lecture de PSHIT jeudi 11 juillet à 20.00 !

C’était écrit ! Dix ans après son exposition Bovidae, Alfons Alt revient à La Poissonnerie avec une série d’altotypes inédits. L’Orient comme jamais, son voyage en Orient à lui, son voyage rêvé autant que réel nous emmène, en petits et grands formats, au Yémen, en Egypte et au Qatar…

Penché sur la table d'insolation, Alfons Alt grave patiemment des images au pinceau pour fixer les pigments selon un procédé inventé au milieu du dix-neuvième siècle. Un procédé qu'il a actualisé pour créer des œuvres uniques dans lesquelles se conjuguent peinture, photographie et gravure. Chaque altotype est réalisé à partir d'une matrice (la plupart du temps une photographie réalisée par Alfons Alt à la chambre). Chaque œuvre est ensuite pigmentée avec des pinceaux sur des supports variés (papier, bois, porcelaine, verre...). Sur le métal (cuivre, zinc), Alfons Alt grave avec des acides à partir du même type de matrice.
 
Alfons Alt est un artiste photographe. Né en Allemagne en 1962, il s’installe en France en 1985 et travaille comme photographe indépendant dans le domaine de l’édition et des arts plastiques. Il se forme aux procédés anciens chez Jean-Pierre et Claudine Sudre. Ensuite chez Jordi Guillumet à Barcelone.
 
À partir de 1993, il installe et met au point à Marseille, à la Friche, un atelier expérimental sur les procédés historiques.
Alfons Alt se définit comme un altotypiste, c’est à dire comme un « art faber » de l’image. L’altotype est un espace où la photographie rencontre les matières : les papiers, les pigments, le bois, le cuivre...
Depuis 1988, il a réalisé de nombreuses expositions collectives et personnelles (France, Espagne, Portugal, Allemagne, Belgique...) ; et a publié plusieurs ouvrages.
Depuis 1999, il est membre actif de Paleo Psycho Pop (Réseau européen d’artistes visuels) et membre fondateur de la FIUWAC collection (Free International University World Art Collection).
Son travail se trouve dans plusieurs musées, collections publiques et privées.
http://www.alfons-alt.com

Né en 1980 en Inde dans l’Etat du Rajasthan, Vijay Soni est l’un des descendants d’une grande  lignée de peintres miniaturistes. Il a été initié à cet art dès son plus jeune âge par son père et son grand-père. C’est à 13 ans qu’il expérimente la technique de la miniature qu’il prend plaisir à pratiquer en écoutant de la musique classique indienne.

Il poursuit son apprentissage en pratiquant les différents styles de la miniature traditionnelle connus en Inde sous les noms de Mewar, Mogul, Bundi, Kota, Shekhavati, Pahadi, Kangda parmi tant d’autres.
Nourri de la culture indienne traditionnelle qu’il tente actuellement de fusionner avec une contemporanéité picturale, il poursuit sa recherche personnelle dans la création d’œuvres uniques sur différents supports - papier ancien fait main, ivoire synthétique, papier calque,  bois, soie ou coton - ainsi que sur des os ou encore sur des pierres fines et semi-précieuses sur lesquelles il privilégie la réalisation de portraits.
La miniaturisation de l’art pictural requiert l’utilisation de pinceaux en poils d’écureuil plus fins que les cheveux humains ; on obtient ainsi une peinture soyeuse, précise, raffinée. Traditionnellement on utilise des pigments végétaux et minéraux ainsi que de l’or et de l’argent. Pour ses œuvres les plus précieuses, il réalise lui-même ses couleurs en réduisant la matière en poussière avant d’y ajouter de la gomme arabique et de l’eau.
Malgré son nom, la peinture de miniature peut être réalisée sur de grands formats mais cela ne retire en rien la délicatesse de sa beauté.
Aujourd’hui l’art ancestral de la peinture miniature est  bien vivant, continue d’être pratiqué  et se transmettra pour encore des siècles et des siècles.

« Au-delà de la définition même de miniature en tant qu’attachement aux détails les plus fins et les plus précis, la concentration et l’acuité visuelle nécessaires à cet art me porte dans un état méditatif. Je souhaiterais partager ce plaisir en présentant œuvres achevées, réalisations en cours et performances lors d’expositions dans des lieux que j’espère très divers »   V. S.

mailto:artvijaysoni@gmail.com

http://www.artmajeur.com/vijaysoni

http://www.facebook.com/atmatattoobyhand

Paul-Louis Léger du 15 au 28 novembre 2014

Les miracles du révérend Paul Jackson

Le révérend Paul Adam Jackson aurait bien mérité une religion, même une petite…

Le révérend est né le 17 Mai 1882. Enfant, déjà, il avait pour habitude de réaliser des miracles dans la cour de récréation, ce qui amusait beaucoup ses camarades mais provoqua son renvoi de l’institution. Il consacra alors sa vie entière à prôner le bien, à tenter de réconcilier les pires ennemis et, sans ménager ses efforts, réussit enfin à rendre le monde meilleur. Hélas, contrairement à d’autres figures religieuses dont livres, peintures ou témoignages attestent de l’existence, les prodiges du révérend thaumaturge sont passés totalement inaperçus.
Il était grand temps de réhabiliter le révérend Jackson…
Les photographies de cette exposition et du livre éponyme constituent autant de preuves irréfutables de son existence extraordinaire. Elles ont pour unique intention de rendre à ce Saint Homme toute la place qu’il mérite dans l’histoire des religions.

photographies et textes : Paul-Louis Léger
14,5 x 16,5 cm – 48 pages – couverture cartonnée
20 photomontages en bichromie
Éditions LE BEC EN L’AIR - Marseille 2014. 13,50 €
signature samedi 15 novembre 2014 à l’occasion du vernissage de l’exposition.

Paul-Louis Léger, né en France en 1961, est réalisateur - photographe. Il travaille à la réalisation de films publicitaires et de commande pour de grandes marques en France et à l’étranger (Italie, Allemagne, Japon). Parallèlement, il a produit deux courts-métrages : Discordes (1994) et Ce soir je lui ferai du poisson (1998).
Son travail sur l’image fixe est plus énigmatique. Jouant souvent avec la technique, mélangeant les procédés, des sels d’argent à l’image numérique, il invite le spectateur à entrer dans son monde drôle, étrange et intemporel. Sa recherche, qui s’approche de la philosophie, ne se départit jamais de ce pas de côté, de cette pirouette élégante et irrévérencieuse qui nous fait rire intelligemment de tout.

http://www.pllp.fr/

mutations, fusion de l’être humain avec la faune ou la flore…

Lionel Tarchala, illustrateur vivant à Marseille, invente des images à mi-chemin entre réel et fantastique. Ses dessins posent un regard décalé sur un monde peuplé de contradictions. Avec poésie, il crée un territoire singulier qui explore les liens entre la nature (notamment les fonds marins méditerranéens) et l'homme. Son travail, réalisé grâce à une technique minutieuse au fusain, engendre le mystère en donnant vie à des créatures énigmatiques.

mutations, une série de seize fusains sur papier (50 x 65 cm – 2014) où l’homme se mélange à la mer… méduse/chapeau, homme/éléphant via  20.000 lieux sous les mers, plante carnivore/cerveau, murex/cortex ou encore tête de mort marinée….

http://www.lioneltarchala.fr/